Brochure n°47 : Les enjeux de la transition numérique et énergétique dans le secteur de l’IT et de l’ingénierie

La fédération, comme toujours, aborde les problématiques qui se posent à nous au regard des professions de son champ de syndicalisation. Il en est de la question de la transition écologique dans les entreprises du numérique. De ce point de vue, si les transitions numérique et écologique bousculent notre quotidien et transforment notre façon de faire, qu’en est-il des entreprises du numérique ?

Le gouvernement s’est targué d’une feuille de route dont les orientations procèderaient de travaux d’experts, de collectifs et de différentes organisations. Il s’agissait de propositions peu contraignantes pour réduire les impacts environnementaux du numérique.

Dans le même temps, nous avons été abreuvés de rapports :

  • celui du Sénat sur l’empreinte environnementale du numérique [24 juin 2020],
  • celui du Conseil National du numérique rédigé avec le Haut Conseil pour le Climat [juillet 2020],
  • celui de l’Autorité de régulation des Communications Electroniques des Postes et de la Distribution (l’ACERP) : pour un numérique soutenable,
  • celui du Haut Conseil pour le climat sur l’empreinte carbone de la 5G (décembre 2020).

C’est sans compter nombre d’études qui ont émaillé la dernière période. Il est vrai que l’empreinte carbone du numérique croît de manière importante. Selon le rapport du Sénat, le numérique est responsable de 2% du total des émissions de gaz à effet de serre en France. Il pourrait atteindre 7% rapidement. A cela, il faut intégrer les consommations de ressources renouvelables, les impacts sur la biodiversité et l’eau et la consommation d’énergie. L’empreinte pourrait alors atteindre 9% par an. Dans ce cadre, le gouvernement a :
• Mis en place un baromètre environnemental des acteurs du numérique,
• Lancé une étude sur le développement des objets connectés et de leurs effets,
• Développé une méthodologie environnementale des services numériques en vue de leur écoconception,
• et édicté quelques mesures phares en matière d’écoconception et d’efficacité énergétique.

Mais surtout, l’Etat a pris la décision de faire du numérique un outil pour l’écologie en accélérant le déploiement de la 5G, l’IA et le Cloud, ces derniers étant portés par l’État sur tout le territoire.

Cette orientation politique interroge, comme questionne la politique du patronat du numérique en la matière. Transition écologique et transition numérique sont loin d’appartenir au même process de la chaîne de valeur. La première repose à la fois sur la finitude des ressources et sur la destruction même de ces dernières, alors que la seconde est ambivalente, création de valeur dans le cadre d’une croissance économique mondialisée et amélioration des conditions de travail.

On doit remarquer que la révolution numérique est difficilement compatible avec la transition écologique. Les logiques économiques qui sous-tendent le numérique tendent à ignorer l’empreinte environnementale du secteur. C’est un secteur qui semble s’inscrire dans une cellule productiviste et prédatrice de l’environnement typique du siècle passé.

Cette journée va nous permettre de mettre en perspective l’ensemble des problématiques liées aux transitions écologiques, énergétiques et numérique. Ce n’est bien entendu qu’une première approche qui méritera d’autres travaux. Nous pouvons remercier le cabinet SYNDEX pour le travail effectué, en particulier Elsa Costanzo et Emmanuel Reich.

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