Brochure n°42 : 32 heures, Le guide du militant

Pourquoi cette nouvelle phase de campagne ?

Les enseignements du contexte pandémique appellent de notre part des mesures ambitieuses. C’est dans ce cadre que nous avons travaillé à un plan de rupture de la CGT opposée au plan de relance gouvernement/Medef.

Dans cette logique, il nous faut alimenter le débat public autour des thèmes sociaux. De ce point de vue, le temps de travail est à la croisée des enjeux de la période (salaire, emploi, conditions de travail, égalité femmes-hommes, finalités du travail). Aussi, une mise à jour de notre campagne 32 heures lancée en 2016 est nécessaire. Il faut être clair, la véritable question n’est pas « pour ou contre la réduction du temps de travail » mais « quelle réduction » de celle-ci.

En effet, l’état du marché du travail appelle à rouvrir le dossier du temps de travail, puisque coexistent :

  • un chômage de masse (3,6 millions de chômeurs en catégorie A en mars 2021) ;
  • des temps partiels imposés massifs (10 % des femmes et 4 % des hommes) ;
  • des heures supplémentaires à des niveaux astronomiques (800 millions d’heures par an, soit l’équivalent de 500 000 emplois selon le PLFSS 2021).

Cette répartition du temps de travail et ces formes imposées de réduction du temps de travail sont à la main du patronat et lui permettent notamment de faire pression sur les salaires, ce qui est inadmissible.

Quoiqu’on en dise, la réduction du temps de travail et les 32 heures sont à la fois moderne et actuelle.

La réduction du temps de travail n’est pas une question nouvelle et constitue une tendance historique de fond :

  • La période actuelle de stagnation voire d’augmentation du temps de travail est une période intruse ;
  • L’ enseignements à tirer de l’épisode des 35 heures.

La réduction du temps de travail n’est ni une lubie de la seule CGT ni une question franco-française : nombreux exemples en France et dans le monde de mise en débat et en expérience de la réduction du temps de travail.

En ce qui concerne la CGT, c’est une nouvelle phase de la réduction du temps de travail qui s’amorce :

  • Dans l’immédiat : des expériences de mise en œuvre de la réduction du temps de travail comme alternative aux licenciements pourraient être menées dans les secteurs  les plus impactés par la crise.
  • À plus longue échéance : la CGT promeut une nouvelle réduction du temps de travail à 32 heures, encadrée par la loi.

Compte tenu du bilan des 35 heures, la CGT revendique des obligations sur le maintien des salaires, les créations d’emplois et les conditions de travail, ainsi que des moyens d’intervention des salariés renforcés.

En tout état de cause, la réduction du temps de travail est une question de choix politique et non un problème financier.

Pour un coût quasi deux fois moindre, les 35 heures ont permis de créer 3 fois plus d’emplois (350 000) que ceux que le CICE aurait permis de créer ou de préserver (100 000).

Après celle de 2008, la crise en cours démontre une nouvelle fois que des moyens budgétaires massifs peuvent être dégagés si le choix politique en est fait.

Pour ce faire, une campagne sur les 32 heures doit être construite avec et par les syndicats.

La direction confédérale a fait le choix d’une campagne en deux temps :

  • Phase interne d’avril à septembre : à partir du livret, débats dans les organisations pour une appropriation des propositions travaillées, pour ajuster nos messages et déterminer les axes prioritaires de la 2e phase.
  • Phase externe à partir d’octobre : lancement d’une campagne s’adressant au monde du travail et visant à nourrir le débat public, notamment dans le contexte de campagne électorale.

La Fédération va impulser cette campagne en l’articulant à celle sur le « coût du capital ».

Brochure n°42 : 32 heures, Le guide du militant

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