Le dispositif d’activité partielle autrefois nommé chômage partiel est loin d’être la panacée. C’est un des dispositifs que le capital met en œuvre pour gérer ses crises. Il le fait quand il a besoin de garder certaines compétences ou quand il sait que le redémarrage de l’activité économique nécessitera des ressources abondantes. Cette situation est rendue possible par le fait que c’est l’Etat, et donc nous, qui prend en charge une partie de la rémunération par le biais d’une indemnisation. Le dispositif ne peut se mettre en place qu’à certaines conditions que nous détaillons dans ce livret.
Si la CGT n’est pas favorable à l’activité partielle, il reste qu’en certains cas et en l’absence de rapport de force, ce dispositif peut être un rempart momentané à la mise en place d’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi. Il est vrai que les entreprises de ces secteurs dépendent essentiellement des orientations stratégiques des entreprises donneurs d’ordre. Pour autant, au regard des évolutions contradictoires de l’ensemble des secteurs de l’économie, les entreprises prestataires de services devraient être en capacité de se diversifier plutôt que de tenter de rafler des segments de marché ou les profits sont les plus juteux.
Certes les crises sectorielles peuvent avoir quelques incidences sur l’activité de certaines entreprises de nos secteurs. Mais ne nous leurrons pas sur leur capacité à rebondir sur le dos des salariés. Les salariés restent la variable d’ajustement aux crises générées par les contradictions même de ce système.
La crise sanitaire que nous connaissons aujourd’hui ne peut être mise sur le même plan. Il ne s’agit pas ici d’examiner l’incurie gouvernementale face à cette crise, ni même de l’attitude du patronat. On relèvera simplement que la santé des travailleurs est vue au travers du prisme du maintien de l’activité économique. Ce n’est bien entendu pas notre vision de la situation actuelle. Dans l’articulation urgence sanitaire/urgence sociale, nous mettons le travailleur au centre du dispositif. C’est pourquoi, nous estimons que l’activité partielle peut être un dispositif efficace dans la protection efficace dans la protection de la santé des travailleurs.
Ainsi, comme le télétravail, il doit permettre à tout à chacun d’éviter la contamination… et pire, c’est au regard du manque de matériel adéquat que la solution de l’activité partielle reste la meilleure pour ceux qui ne peuvent faire du télétravail.
Mais cette solution ne doit pas conduire à détourner l’objet de cette disposition notamment en faisant travailler, pendant cette période, les salariés. Ce serait une fraude que nous ne manquerons pas de dénoncer.
Enfin, la bataille à mener dans les entreprises est sans conteste, celle autour de l’indemnité complémentaire qui doit porter l’indemnisation totale à 100% du salaire net que le salarié aurait touché s’il n’avait pas été en activité partielle.