En direct du 52e congrès CGT : Intervention de la déléguée de CAPGEMINI

Bonjour à toutes et tous,

Sophie Fratzac, CGT CAPGEMINI

Dans le cadre du thème 4 du dossier d’orientation, le syndicat Capgemini en collaboration avec le collectif femmes-mixité des sociétés d’études a déposé x amendements dont l’objectif est de donner à la CGT les moyens de combattre efficacement les violences sexistes et sexuelles subies par les travailleuses dans les entreprises, mais aussi subies par les militantes au sein même de nos organisations.

Parmi les entreprises c’est 1 femme sur 3 qui est victime de harcèlement sexuel sur son lieu de travail pendant sa vie professionnelle et + de 90% d’entre elles perdront leur emploi suite à la dénonciation de ces agissements.

Parmi la CGT, nous n’avons pas de chiffre et c’est malheureusement par la presse que nous apprenons les cas d’agressions sexuelles, comportement sexistes ou harcèlements sexuels perpétrés par des militants encore en responsabilité parmi nos bases syndicales.

A l’heure actuelle, la CGT n’est pas armée pour répondre à ce double phénomène. Dans les entreprises, les adhérent.e.s ne sont pas suffisamment formé.e.s pour aider les victimes. Au sein de la CGT, nos statuts sont muets et sourds à la souffrance des militantes.

Camarades ! Cette indifférence et inaction par rapport à des faits aussi graves est une erreur politique qui nuit à notre crédibilité en matière d’égalité femmes-hommes.

Mais surtout elle jette une ombre et le discrédit sur tous nos autres combats. Aujourd’hui, le salariat est composé de 52% de femmes et nous avons besoin d’elles pour reconstruire un syndicat de masse qui ressemble au monde du travail tel qu’il est aujourd’hui.

Comment convaincre ces femmes de rejoindre la CGT si de tels faits restent sans sanctions et dans l’angle mort de notre vie syndicale ? Comment les convaincre de notre réelle intention de combattre l’exploitation capitaliste si nous les laissons au main de la domination patriarcale, sœur alliée de la domination capitaliste.

C’est à la fois une question d’éthique, de valeurs, de crédibilité et de syndicalisation.

Forte de ce constat, la commission des amendement a accepté à l’article 403 d’intégrer la question de l’égalité femmes-hommes et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans l’ensemble de nos stages de formation pour que cette question soit portée par toute l’organisation.

Aux articles 405 et 405 bis, de pérenniser et renforcer la cellule de veille contre les violences sexistes et sexuelles, de proposer au CCN par l’intermédiaire de la CEC un cadre commun CGT sur le traitement en interne des violences sexistes et sexuelles. De plus, la lutte contre ces violences devra être inscrite dans tous les documents de référence de la CGT.

Pour nous, c’est une satisfaction, mais nous proposons d’amender l’article 405 bis en précisant la définition du terme « cadre commun CGT ».

Notre proposition est d’ajouter 4 points :

  • Accompagnement psychologique, juridique, financier des victimes
  • Protection des militant.e.s témoins de ces violences
  • Retrait de toutes responsabilités au sein de l’organisation, des auteurs de faits de violences sexistes et sexuelles avérées et qualifiés par la cellule de veille confédérale.

Selon nous, ces dispositions doivent à l’avenir être inscrites dans les statuts confédéraux.

Merci. Vive le 52ème Congrès et la CGT de toutes et tous !!

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