Les annonces du clan macroniste, avant même les élections européennes concernant la future loi travail, qu’ils avaient en préparation pour le mois de septembre, ne laissaient aucun doute sur le projet de faire encore reculer les droits des salarié.e.s.
Elles ont beaucoup en commun avec les déclarations récentes de Marion Maréchal : attaquer les droits syndicaux, litanie fréquemment utilisée contre les mouvements sociaux. Cependant, derrière l’énoncé de certaines mesures, sans le dire de manière claire, ils se proposent tous de dynamiter le système sur lequel se fonde la défense des droits des travailleuses et des travailleurs en feignant ne vouloir s’en prendre qu’aux syndicats, désignés comme des nantis dans le vocabulaire généralement utilisé.
Alors qu’en est-il ? Nous ne nous abaisserons pas à traiter du financement de la vie politique en France, bien plus onéreuse que celui des syndicats pour des partis comportant bien moins d’adhérents !
Les élections professionnelles avec 2 tours, dont le premier est réservé aux organisations syndicales sert notamment à désigner des conseillers du salarié, pour les celles et ceux qui travaillent dans de très petites entreprises au sein desquelles il n’y a pas de représentation du personnel. C’est aussi le moment où sont mesurées les audiences en vue des conseillers prud’homaux. Cette prérogative est syndicale parce qu’il faut former, accompagner et que la maîtrise d’un tel mandat prend du temps. Cette audience est aussi utilisée au niveau des négociations interprofessionnelles et dans les différentes branches professionnelles qui négocient les conventions collectives.
Ce qui est attaqué ici, c’est bien la possibilité de s’organiser collectivement pour défendre les droits des salarié.e.s, depuis la négociation de conditions spécifiques selon l’activité et le métier par rapport au code du travail et de disposer de conseillers pour être accompagnés et représentés en cas de litige.
Derrière les questions de nombre de mandats et d’heures de délégation, c’est de la question de la représentation dont il est question, et du rôle important des représentants du personnel qui est manifeste lorsque les salariés sont confrontés à des suppressions de poste, à des réorganisations ou alors de manière plus courante à des difficultés avec leur hiérarchie ou leur direction. Ce sont bien des droits fondamentaux dont il s’agit, droit à la défense face à des employeurs indélicats, voire carrément délictueux.
Le but est clair : réduire les droits des salariés, viser une représentation uniquement au niveau de l’entreprise pour éviter toute coordination des actions au niveau des secteurs d’activité, de réduire les moyens pour former et accompagner les représentants et d’organiser une aide juridique.
La CGT soutient le nouveau Front populaire et invite à voter pour leurs candidats partout, si cela est possible et contre le rassemblement national.