Ce 16 juin est une étape fondamentale pour la mobilisation des travailleuses et des travailleurs.
Fondamentale, car la colère est grande. L’importante mobilisation et le soutien majoritaire qui lui ont été apportés, contre la réforme des retraites régressives, avaient déjà étalé au grand jour le discrédit de la population vis-à-vis du gouvernement Macron-Philippe. L’incurie, l’incompétence et l’autoritarisme gouvernementaux pendant la crise sanitaire n’ont fait que l’aiguiser.
Fondamentale pour défendre, maintenant, un système de santé qui n’a tenu le choc que par l’inventivité et l’engagement du personnel soignant. À peine entamée la baisse du nombre de contaminations que la casse de la santé publique recommence de plus belle. C’est à leur côté, eux qui ont perdu tant de collègues ces derniers mois, que nous marcherons ce jour-là pour un service public de la santé de qualité pour toutes et tous.
Fondamentale enfin, pour continuer à rendre les coups alors que les annonces de plan de licenciement et de réduction des effectifs se multiplient dans tous les secteurs. Comme après chaque crise, la restauration du taux de profit du capital est d’une brutalité sans nom. Les 40 millions d’états-uniens venus grossir les rangs des chômeurs nous indiquent l’ampleur de la guerre sociale qui s’annonce. La CGT, avec 19 autres organisations, ont posé les jalons de mesures concrètes et alternatives. Mais ces mots d’ordre n’auront de sens que s’ils se traduisent dans une mobilisation large du monde du travail.
Les secteurs de notre fédération ne manquent pas de raisons pour se mobiliser, à nous de les porter dans chaque entreprise. Rappelons-en quelques-unes :
- Les plans de licenciements massifs, comme chez Renault ou Airbus, ne manqueront pas d’impacter les nombreux prestataires de nos secteurs qui y travaillent. Les Accords de Performance Collective, Rupture Conventionnelle Collective et autre trouvaille antisociale du patronat qui se profilent en témoignent déjà. Ces attaques vont susciter colère et incompréhension, à nous de leur offrir un débouché positif.
- Sous couvert de patriotisme d’entreprise, la poursuite de politiques, dont l’unique but est de continuer à verser des revenus indécents aux actionnaires, va se faire au détriment des conditions de travail des salarié-e-s. À l’injonction managériale à la productivité, vectrice de souffrance professionnelle, opposons une politique d’entreprise aux services des travailleur-euse-s et non pas du capital.
- L’offensive du SYNTEC pour la mise en place du « contrat d’opération », pseudo-CDI dont l’échéance est soumise au plus pur arbitraire patronal, est l’une des facettes les plus odieuses de cette guerre sociale. La pétition initiée fédéralement peut et doit faciliter la prise de conscience et la mobilisation le plus large possible, tant cette attaque symbolise, de manière limpide, l’état d’esprit destructeur avec lequel le capital aborde les mois à venir.
Ne nous y trompons pas, le jour d’après ne dépendra que du rapport de forces que nous serons capables d’imposer, rien d’autre.