La méthode El Khomri, ou l’art de souffler sur des braises incandescentes

Le 5 octobre 2015 avait marqué les esprits : suite à l’annonce du plan de licenciement des salariés d’Air France, le directeur des Ressources Humaines en charge de l’annonce y laissait sa chemise… Une chemise contre 2900 emplois sacrifiés ! Cet épisode a eu le mérite de « mettre à nu » une réalité sociale qui fait aujourd’hui partie de notre quotidien : la recherche effrénée de rentabilité détruit des vies, du jour au lendemain ce sont des milliers d’emplois de supprimé comme aujourd’hui à SFR et hier à Air France, ce sont des milliers de familles qui paient les décisions des actionnaires et ce sont aussi des milliers de travailleuses et travailleurs qui choisissent de résister et de se défendre face au néo-libéralisme. La chemise arrachée à Air France est devenue le symbole de cette question sociale que l’Etat d’Urgence n’a pas réussi à occulter. Cet événement portait déjà en germe toute la colère sociale qui allait éclater quelques mois plus tard, de la même manière que le traitement politique et médiatique de l’affaire nous a préparé à l’hystérie idéologique qui s’est déchaînée contre les opposants à la Loi Travail.

Le 5 octobre 2015 avait marqué les esprits : suite à l’annonce du plan de licenciement des salariés d’Air France, le directeur des Ressources Humaines en charge de l’annonce y laissait sa chemise… Une chemise contre 2900 emplois sacrifiés ! Cet épisode a eu le mérite de « mettre à nu » une réalité sociale qui fait aujourd’hui partie de notre quotidien : la recherche effrénée de rentabilité détruit des vies, du jour au lendemain ce sont des milliers d’emplois de supprimé comme aujourd’hui à SFR et hier à Air France, ce sont des milliers de familles qui paient les décisions des actionnaires et ce sont aussi des milliers de travailleuses et travailleurs qui choisissent de résister et de se défendre face au néo-libéralisme. La chemise arrachée à Air France est devenue le symbole de cette question sociale que l’Etat d’Urgence n’a pas réussi à occulter. Cet événement portait déjà en germe toute la colère sociale qui allait éclater quelques mois plus tard, de la même manière que le traitement politique et médiatique de l’affaire nous a préparé à l’hystérie idéologique qui s’est déchaînée contre les opposants à la Loi Travail.

 

La lutte des salarié-e-s d’Air France fin 2015 et celle de l’ensemble de la société contre la Loi Travail début 2016 sont intimement liées car elles montrent aussi, symboliquement, comment la colère sociale peut couver pendant des années avant d’éclater au grand jour et de s’étendre. Tout ce qu’a fait le gouvernement ces dernières années a été de mettre de l’huile sur le feu au lieu de tenter d’apaiser celles et ceux qu’il est censé représenter, il est allé jusqu’à mener une véritable guerre sociale contre les forces critiques qui ont tenté de faire barrage aux mesures antisociales. Aujourd’hui, c’est à double titre que nous dénonçons l’attitude du Gouvernement. D’abord par la validation de la demande de licenciement du délégué syndical CGT d’Air France, Vincent Martinez, par le ministère du travail suite à l’affaire de la chemise arrachée, ce qui a été à juste titre dénoncé par Philippe Martinez comme « une décision politique et revancharde de la part du gouvernement par rapport au mouvement social à Air France et au mouvement social que nous menons ». Ensuite, par la publication au Journal officiel de la Loi Travail, contestée depuis maintenant plus de 5 mois par l’ensemble de la population.

La décision du Ministère d’appuyer le licenciement d’un salarié protégé, décision qui par ailleurs avait été refusée par l’Inspection du Travail pour faute de preuves, incriminant directement notre camarade, fait aussi écho à la condamnation des syndicalistes de Goodyear à 9 mois de prison ferme suite à la réquisition du procureur de la République. Par ailleurs, quatre salarié-e-s d’Air France ont déjà été licenciés pour les mêmes motifs et passeront en jugement à Bobigny les 27 et 28 septembre prochains pour « violence en réunion ». C’est donc l’Etat qui orchestre directement la répression syndicale par le biais de ces ministres et procureurs ! Gageons que la dernière décision du Ministère du Travail, faite en catimini en plein été, ne passera pas inaperçue. Au contraire, en s’apparentant à une expédition punitive qui vise à sanctionner à posteriori les actions de résistance syndicale qui n’ont fait que monter en puissance avec la multiplication des grèves et des manifestations. Cette décision est là comme un aiguillon qui nous rappelle, que la lutte doit continuer, reprendre massivement en septembre et se généraliser jusqu’à l’abandon de la Loi Travail.

Alors Madame El Khomri, nous vous souhaitons de bonnes vacances, vous en aurez besoin car vous nous retrouverez à nouveau dans la rue le 15 septembre,
pour notre camarade Vincent Martinez et contre votre Loi !