Le gouvernement entend, après les attaques de 1993, 2003 et 2007, une nouvelle fois s’en prendre aux retraites. Cette fois l’argument utilisé est l’allongement de la durée de vie qui remettrait en cause le système actuel et engendrerait un déficit abyssal des caisses. Selon le COR (Conseil d’Orientation des Retraites), en 2010, le déficit avoisinerait les 10 milliards, il atteindrait les 50 milliards en 2020 et 100 milliards en 2050. On peut déjà noter que lorsqu’il a fallu verser des centaines de milliards pour sauver les banques, si le gouvernement a parlé de « réforme », il s’est bien gardé de passer aux actes. Mais, on se demande surtout quelle valeur peut bien avoir ce type de prévisions alors que personne n’est capable de dire ce qu’il en sera de la situation économique dans 6 mois, comme en témoigne la période de crise actuelle. Or, la particularité du régime par répartition consiste en la solidarité intergénérationnelle, à savoir que ce sont les actifs qui financent les pensions des actuels retraités.
Le vrai problème, c’est que le patronat pousse de plus en plus d’actifs vers le chômage et la précarité, engendrant une baisse des cotisations retraites. Et il arrive à produire au moins autant si ce n’est plus au regard de l’augmentation de la productivité depuis ces 20-30 dernières années. Ainsi, il s’arroge une part toujours plus grande des richesses produites. Ces dernières ne sont même plus réinvesties dans la production. La part des profits augmente, et ce alors même que partout on nous explique que pour ce qui est de l’emploi, la reprise sera longue et difficile.
En effet, les solutions qui consistent à allonger la durée de cotisations ou à augmenter l’âge légal de départ en retraite n’auront pour effet que de diminuer encore les pensions. Le COR indique d’ailleurs que le taux d’emploi des 55-64 ans en 2008 est de 38%. Ce ne sont certainement pas les accords seniors qui y changeront quoique ce soit. Que deviendront les « vieux » salariés au chômage à 55 ans ? Après les Assedics qui se limitent aujourd’hui à 2 ans, de quoi vivront-ils en attendant de pouvoir toucher leur retraite ? Et de quel montant seront les pensions ? En 2007, le montant mensuel moyen de la pension s’établissait à 1 108 euros par personne. L’allongement de la durée de cotisation, comme de l’âge de départ en retraite ne ferait qu’empirer une situation déjà lamentable !
L’urgence pour les salariés aujourd’hui c’est de s’opposer à toute nouvelle attaque du système de retraite, mais aussi de revenir sur toutes celles qui ont été imposées depuis la loi Balladur. Financer les retraites en imposant le partage du travail entre tous, l’augmentation des salaires et en prenant sur les profits des entreprises, c’est cela la solution pour les retraites.
NON au report de l’âge légal de départ au-delà de 60 ans !
Faisons du 1er mai, journée traditionnelle de lutte, le premier pas de la riposte nécessaire des travailleurs