Le leurre de la participation et de l’intéressement
Les négociations sur la participation à la sauce SopraSteria s’ouvrent pour chacune des entités de l’UES, et au niveau du groupe pour l’intéressement.
Cet argent n’est autre qu’une portion congrue du fruit de notre travail, qu’il convient de récupérer et donc, il est facile de se retrouver derrière la bannière « OUI À LA PARTICIPATION ! »
Et pourtant la CGT SOPRASTERIA ne se réjouis pas tant que ça.
En effet, la participation et l’intéressement sont en réalité trois balles que le patronat nous met dans le pied.
Première balle dans le pied, la baisse de salaire. Cela peut sembler paradoxal, mais non : la participation et l’intéressement ne sont pas soumis aux cotisations sociales, ni patronales, pourtant elles proviennent bien d’une partie des richesses créées par les salarié-e-s. Retirer une partie de ce qui aurait dû être du salaire, ça s’appelle aussi organiser la diminution du salaire.
Deuxième balle dans le pied, le maintien d’un système nocif pour l’humanité. Les sommes calculées pour la « redistribution » sont par défaut placées sur des comptes rémunérés. Ces comptes sont rémunérés car ils apportent encore plus en terme de rémunération à des acteurs dont les préoccupations sociales, environnementales, sociétales sont bien loin des besoins de notre réalité. Pour obtenir ces rémunérations, ces intermédiaires financiers imposent à des salarié-e-s des taux de rentabilité toujours plus importants, considèrent le travail comme un coût, transforment des forêts en paysages lunaires, imposent une règle de concurrence forcenée à l’ensemble de la société, …
Troisième balle dans le pied, l’assèchement des finances publiques. Les sommes versées sont défiscalisées (en dehors de certaines conditions) si elles ont été placées sur des comptes spéculatifs pendant des périodes de 5 à 8 ans. C’est tout l’attrait de la méthode : réussir à faire entrer dans les esprits que l’impôt c’est mal, et faire en sorte que des montants conséquents ne seront pas soumis à la finance publique. Les conséquences sont celles du quotidien : l’organisation volontaire de la dégradation du Service Public et le discours privilégiant les intérêts privés. Le manque de ressources n’amène qu’à des écoles moins accueillantes et moins adaptées à la situation qu’elles vivent sur leur terrain, moins de financement de villes avec pour conséquence moins de bibliothèques, de piscines, de stades disponibles pour tous et toutes, moins d’entretien de routes, la liste est très longue !
Mais la CGT SopraSteria n’a pas l’esprit chagrin ! Elle va partir dans les négociations porter une autre voix que celle rabâchée à longueur de journée partout dans les journaux, à la radio et à la télévision, et proposer des solutions pour permettre à toutes et tous d’obtenir le meilleur de cette forme inéquitable, injuste et aléatoire de rémunération.
Oui aux augmentations de salaires ! Ensemble défendons nos intérêts, pas ceux du Capital !