Le 8 mars revient avec, comme chaque année, son cortège d’évènements compatissants et de déclarations d’intentions.
Cependant, derrière le voile mystificateur des promesses et des beaux discours, les réalités perdurent, accablantes.
Un « jeu de lois » qui prend les femmes pour des dindes
En 1946, le préambule de la Constitution affirme que « La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme. » La Constitution trônant au sommet de la pyramide juridique, on aurait pu se réjouir. Et pourtant …
Il faut attendre la loi du 22 décembre 1972 pour préciser le principe d’égalité salariale : « Tout employeur est tenu d’assurer, pour un même travail ou pour un travail de valeur égale, l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes. »
Le principe est posé. Mais au lieu de faire appliquer la loi, non dissuasive, les gouvernements successifs vont empiler de nombreuses lois et initiatives inefficaces. Fin 2018, la création d’un index de l’égalité professionnelle confirme aux employeurs qu’il ne craignent pas grand-chose, notamment tant qu’ils maintiennent un score supérieur ou égal à … 75%.
En 2019, le revenu salarial moyen en France est de 1 816 euros : 2 040 pour les hommes, 1 582 pour les femmes (INSEE). Les femmes ont donc un revenu salarial moyen inférieur de 22,5 % à celui des hommes d’un point de vue androcentré.
Dit autrement, les hommes ont un revenu salarial moyen supérieur de 29% à celui des femmes !
Retraites actuelles
Des inégalités encore plus flagrantes
Fin 2020, le montant moyen de retraite s’élève seulement à 1400 euros nets mensuels, pour 16,9 millions de Français.
En y regardant de plus près :
- La pension moyenne des femmes est inférieure de 40 % à celle des hommes. La pension des hommes est donc supérieure de 67% à celle des femmes !
- En tenant compte des pensions de réversion, l’écart atteint 28% en faveur des hommes (39% de plus que les femmes).
Les causes d’inégalités salariales tout au long de la carrière amplifient fortement les écarts eu moment de liquider la retraite : temps partiel subi, métiers moins bien rémunérés, carrières hachées (notamment pour maternité). Ces « explications » ne justifient pas les écarts, elles font partie de la panoplie d’outils de discrimination de genre.
Actuellement, 40% des femmes qui partent à la retraite ont une « carrière incomplète ». Cette formule stigmatisante révèle un profond manque de considération, en particulier à l’égard des femmes.
Réforme des retraites
Dépasser les bornes de l’injustice sociale
Cette réforme allongerait le temps de travail des femmes encore plus que celui des hommes (plusieurs mois supplémentaires).
Encore plus de femmes devraient travailler jusqu’à 67 ans pour ne pas subir la décote (déjà 20% actuellement). Et, même dans ce cas, beaucoup verraient leur pension diminuée pour non atteinte du nombre d’annuités de cotisation.
Plus de 120 000 mères partent actuellement dès 62 ans, grâce à leur majoration de durée d’assurance pour enfant. Avec la réforme, elles devraient attendre deux ans de plus.
À chaque fois que l’on repousse la durée de cotisation requise, elle est de moins en moins atteignable pour les femmes. Pour elles, ce sera encore la double peine. Si le peuple ne fait pas plier le Gouvernement, quelle sera la prochaine étape ?
Place des femmes @ SAP France
Faites ce que je dis, ne dites pas ce que je fais
SAP communique abondamment sur des thèmes tendances : diversité, inclusion, responsabilité sociale et environnementale.
Qu’en est-il des actes ?
Pouvoir
De mémoire de CGT chez SAP France, il n’y a eu aucune directrice générale, aucune présidente du conseil d’administration.
Rémunérations
Au titre de l’année 2022, aucune femme ne fait partie des 10 plus fortes rémunérations de l’entreprise.
En 2023, SAP France publie un index d’égalité professionnelle égal à 77%, résultat consternant au regard des moyens et résultats de l’entreprise.
La comparaison avec les autres entreprises ne sauve pas la face, bien au contraire. Ainsi, pour l’index 2022, la note moyenne de toutes les entreprises ayant répondu est de 86%. Pour les entreprises de 1000 salariés et plus, la moyenne est de 89% !
Pour toutes questions et suggestions, pour proposer des idées d’actions locales en faveur des femmes et de nos retraites, contacte le représentant de la CGT @ SAP.