Le monde merveilleux des actionnaires
Dans une déclaration du 16 Juin, la directrice financière du groupe rassure les investisseurs quant à la solidité et pérennité financière du groupe, de notre « leadership » dans le secteur de la transformation digitale. On comprend mieux la note : « BBB » (= perspective stable) par Standard&Poor’s …
Elle n’a pas tort de remercier les investisseurs pour leur confiance inébranlable, jugez par vous-même à la lecture des derniers chiffres communiqués :
- plus de 200 millions d’euros de dividendes distribués aux actionnaires
- Plan de rachat d’action à hauteur de 850 M€ en vue de leur destruction pour faire grimper la valeur de l’action
- Rachat d’Altran pour 5,4 Millards d’euros dont 1 milliard sur fond propres
- Cash flow de 8 Milliards d’euros
- Salaire de Paul Hermelin : 2,76 millions d’€.
- Pour cadeau de départ Capgemini offre à son ancien PDG Paul Hermelin une retraite annuelle à vie de 901000 € .
- 14,8 Millions € reçus au titre du CIR uniquement pour DEMS.
- Environ 91 Millions d’euros perçus de l’état pour le financement du chômage partiel
Nous sommes effectivement très loin de la PME mise en difficulté par la crise liée à la pandémie de Covid 19 !
Discours aux salarié.e.s : Le scénario catastrophe
De notre côté, nous salarié.e.s, entendons un tout autre son de cloche, bien plus alarmiste. Tout cela pour nous faire accepter une politique de restriction des coûts que nous subissons depuis des années.
- Chômage partiel : 3800 salarié.e.s
- Congés & RTT imposés.
- Plan de relance sur Toulouse qui conduit à l’accélération de la politique de dépeuplement des petits sites (Cherbourg, Pau…).
- Recrudescence des ruptures conventionnelles à l’initiative de la direction.
- Versement de quelques miettes pour l’indemnités télétravail pendant la période de confinement, à savoir 10€ pour le mois de Mars et 20 € pour les mois d’Avril et Mai … la CGT est la seule à réclamer le plafond accepté par l’URSSAF, soit 50€/mois.
- En dehors des PC portables, et parfois quelques écrans, aucun matériel n’a été fourni par Capgemini pour nous permettre de travailler dans de bonnes conditions malgré nos relances incessantes.
Dans le même temps notons tout de même que le groupe a pu faire des économies sur les frais liés aux bâtiments (eau, électricité, entretien…). Pourtant au vu des conditions de travail et la politique de l’entreprise on pourrait croire que Capgemini est une petite entreprise qui risque de mettre la clef sous la porte.
Lorsque la direction nous assène son discours catastrophiste nous ne pouvons faire autrement que de penser que la politique de Capgemini n’est pas de garanti r la pérennité des emplois mais bel et bien d’assurer de confortables dividendes aux actionnaires ainsi que des privilèges à une poignée de dirigeants quitte à recourir sans scrupule aux subsides de l’état (c’est-à-dire nos impôts). Pourtant la période que nous venons de subir nous a bien démontré que sans nous, les salarié.e.s, leur édifice s’effondre, à nous de leur montrer maintenant que nous entendons bien être rétribué.e.s à la juste valeur du travail que nous avons fourni.