CGI : POUR NOS SALAIRES : ORGANISONS-NOUS !

La négociation salariale a fait long feu. Comme chaque année, il n’y avait rien à en attendre.
La direction entend maintenir des augmentations individuelles avec une enveloppe qui frise l’indécence : 2,2 %. Depuis le début de la pandémie, nous sommes abreuvés de mails de félicitations, où notre courage, notre conscience professionnelle, voire notre résilience sont loués. Cela ne lui coûte rien, mais dès qu’il s’agit de transformer ces louanges en monnaie sonnante et trébuchante, elle est aux abonnés absents.
Et pour cause, le seul projet de CGI est de garantir l’augmentation continue de la fortune personnelle de ses actionnaires. C’est pour cette unique raison qu’elle maintient une forte pression salariale dont nous faisons les frais. Cette pression s’exerce via des enveloppes d’augmentations au rabais et l’exploitation accrue de notre force de travail. Les nombreux départs de l’entreprise pour cause de salaire insuffisant et leur non remplacement en sont le résultat et l’illustration. Nous sommes moins nombreux pour faire le même travail, quand cela n’est pas plus et pour un salaire qui lui n’évolue pas.

TOUT AUGMENTE SAUF NOS SALAIRES

Ainsi, la grille des salaires ne bouge pas d’année en année. Pire, elle avait baissé entre 2018 et 2019 pour les femmes. Dans le même temps, les prix des produits de première nécessité augmentent (loyer, gaz, électricité, essence, fruits et légumes…).
La direction explique sa politique salariale au nom d’un des piliers de CGI : la solidité financière. Mais CGI est très solide. Les rachats d’actions se sont montés à plus de 700 millions d’€ 3 fois sur les 8 dernières années, dont l’année 2020, en pleine crise sanitaire. Alors même qu’ils imposent des salaires au rabais, les actionnaires continuent de se gaver.

Face au mécontentement qui monte par endroit, la direction a fait courir le bruit que l’enveloppe d’augmentation serait grosse cette année. 2,2 % la voilà la grosse enveloppe : une augmentation moyenne d’environ 70€ brut mensuelle. C’est bien loin de couvrir nos besoins et la plupart d’entre nous n’en verront pas la couleur.

Alors comme chaque année la direction tente de faire illusion avec ses EAD. Les projets qui se sont vus promettre les fameuses grosses enveloppes peuvent toujours espérer… c’est autant de temps de gagné pour la direction, au final tout le monde sera déçu. Mais le système de ces entretiens est encore plus pervers. Nous sommes tous conviés en cette période à nous vendre chacun le mieux possible. Les dirigeants essaient de nous mettre dans la tête que c’est le seul moyen de faire reconnaître nos compétences et d’obtenir une meilleure augmentation de salaire. Sauf que l’enveloppe est définie au départ, et qu’elle ne bouge pas. Alors les EAD ne représentent qu’un jeu de vases communicants : quand nos responsables nous annoncent, individuellement, qu’ils nous ont obtenu une augmentation supérieure à celle prévue, en réalité d’une part nous n’avons aucun moyen de vérifier que c’est vrai, mais surtout cela signifie juste que nous avons grignoté l’augmentation du collègue d’à côté. De ce point de vue, les EAD ne représentent qu’une arme de division entre nous, dont les seuls gagnants sont les actionnaires. A ce jeu, ils sont rodés, organisés. Ils décident de nos augmentations, les « arbitrent » comme ils disent en petit comité. Ils raisonnent de manière collective en fonction de leurs intérêts, et nous enferment dans des raisonnements individuels.

Notre problème, c’est la taille de l’enveloppe. Si nous voulons que celle-ci monte, il nous faudra l’imposer !

Et pour ce faire, nous n’aurons d’autre choix que de nous organiser nous aussi. Cela veut dire qu’il faut qu’on discute ensemble, que l’on se regroupe, se compte. Cela signifie qu’il faut qu’on décide ensemble de ce que nous voulons et des moyens que l’on peut mettre en œuvre pour l’obtenir. Sur Bordeaux, un consensus est né pour une augmentation de salaire de 350€ net mensuel pour tous !
Ce chiffre ne tombe pas du ciel : il vient du fait que nous sommes nombreux à penser que c’est ce qu’il nous faut, car nous sommes les mieux placés pour mesurer l’augmentation du coût de la vie. CGI a largement les moyens de nous augmenter : les bénéfices réalisés par CGI, sur notre travail, représentent plus de 800 euros par salarié et par mois !

Imposer une telle augmentation de salaire à la direction ne peut pas se faire dans le cadre de négociations. Aucun argument ne peut convaincre les actionnaires à renoncer à une part de leurs bénéfices. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Mais nous avons la force collective nécessaire pour l’imposer : les bénéfices proviennent uniquement de notre travail ! Et puis nous sommes nombreux, bien plus nombreux que nos dirigeants.

Nous démontrons chaque jour que nous sommes capables de nous organiser pour faire tourner les projets dans des conditions souvent difficiles.

Eh bien l’énergie que nous mettons pour enrichir nos patrons, nous pourrions tout aussi bien la mettre pour défendre nos intérêts à nous, nos salaires !

Nous sommes plusieurs à avoir décidé d’organiser un débrayage (c’est-à-dire une grève ponctuelle), prochainement, parce que nous sommes convaincus qu’il n’y a pas d’autre option pour obtenir ce que nous voulons !

Je veux débrayer : je préviens mon manager par mail au moment où je débraye. Pour être certain d’être compté parmi les effectifs de grévistes, je mets en copie : arnaud.guiheneuf@laposte.net (Représentant syndical CGT)

La date du débrayage sera communiquée au moment opportun. Alors restez à l’écoute !

CGI : POUR NOS SALAIRES : ORGANISONS-NOUS !

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