A l’issue du CE extraordinaire du 7 décembre dernier, M. Mérindol, président du Groupe Polymont, a souhaité rencontrer les représentants de la CGT.
Nous avons été très désagréablement surpris du sujet dont il voulait nous entretenir. En effet, ayant lu notre dernière communication et l’encart annonçant que la CGT avait lancé l’organisation des procédures de contestation individuelles des licenciements dans le cadre du dernier PSE, il a tenté de nous en dissuader.
Si nous pouvons, dans une certaine mesure, comprendre qu’il n’y soit pas favorable – après tout, il voit les choses de son point de vue de patron – l’argumentation et la méthode nous posent problème.
En résumé, la CGT est accusée de chercher à couler l’entreprise, et nous sommes prévenus : pas un euro supplémentaire ne sera investi pour les suites du PSE. De plus, il nous est reproché les propos tenus par notre délégué syndical devant le Tribunal de Commerce qui aurait annoncé que le recours viserait avant tout T-Systems. En effet, nous envisagions une action conjointe – pour les ex-TSF – contre les deux sociétés, TSF devant être amenée à payer le plus gros de l’indemnisation des salariés qu’elle a mis en danger selon nous. Pour des raisons juridiques, nous sommes amenés à distinguer deux étapes dans la procédure, la première étape ne visera que Polymont et pour les ex-TSF, une autre procédure sera engagée. Mais en tout état de cause, Polymont ne pouvait ignorer que les salariés qui ne sont pas issus de TSF n’attaqueront que Polymont.
Par ailleurs, nous souhaitons rappeler quelques vérités :
- Les anciens dirigeants qui ont montré leur incapacité à gérer une entreprise et en ont grassement profité détiennent toujours 20 % du groupe ; ce sont les premiers responsables au sein de l’entreprise de la situation actuelle et nous n’avons aucune idée de ce qu’elle continue de leur rapporter.
- Une instruction judiciaire pour abus de biens sociaux est en cours. Pourquoi l’entreprise n’y intervient-elle pas, alors qu’elle est la victime de cet abus supposé ?
- L’argent censé financer le redressement de l’activité issue de TSF a aussi sauvé Effitic qui perdait 6 M€ en 2013. Certains qui nous reprochent aujourd’hui notre soi-disant « irresponsabilité » ont été bien silencieux sur ce point quand ce transfert a été opéré.
- Lors de la première rencontre de M. Mérindol avec le Comité d’Entreprise, notre délégué syndical a clairement rappelé que la CGT contestait le PSE. De plus, vous vous rappelez le mélodrame après la décision de la Cour Administrative d’Appel qui a annulé l’homologation du PSE. C’est donc en toute connaissance de cause que le nouvel actionnaire a décidé de maintenir son projet. Et il est bien évident que si nous contestions le PSE devant la juridiction administrative, ce n’était pas pour la beauté du geste mais pour faciliter les recours individuels des salariés licenciés.
- Enfin, M. Mérindol a assorti sa demande de menaces. Nous ne souhaitons pas les détailler ici – nous ne pensons d’ailleurs pas qu’il les mettra à exécution. Mais ce n’est pas une attitude positive pour l’avenir.
Comme nous l’avons déjà dit, notre conception du syndicalisme consiste à défendre tous les salariés, même ceux qui ont été éjectés de l’entreprise.
Jusqu’à maintenant, ce sont essentiellement les contribuables qui ont financé à coups de nombreux millions d’euros le maintien de l’activité par le biais des abandons de créances. Ce serait maintenant le tour des salariés licenciés de renoncer à leurs droits pour financer le maintien des emplois de leurs ex-collègues ? Ce serait beaucoup leur demander.