Perspectives n°299

Une revalorisation des minima qui affirme la baisse des salaires réels quand on prend en compte l’inflation

Lors de la Commission Paritaire Permanente de Négociation et d’Interprétation de la branche des bureaux d’études qui s’est tenue le 30 juin 2024, la conclusion de l’accord sur une augmentation des minima conventionnels a été actée : cet accord est majoritaire.

Il augmente de manière forfaitaire tous les niveaux de 900 € par an bruts, à l’exception des deux premiers niveaux ETAM, inférieurs au SMIC avant cette hausse. Ainsi, les plus bas niveaux de la grille sont désormais positionnés à 50 € bruts au-dessus du SMIC, et les cadres positionnés sur les niveaux 2.1. et 2.2. qui représentent une part importante des effectifs bénéficieront d’une revalorisation des minima de 3,1% pour les salariés en 2.1 et 2,7% pour les salariés cadres 2.2.

Pour rappel, les minima n’avaient pas progressé depuis 2022 alors que l’inflation sur cette période est de 12% (bien plus lorsque l’on considère l’alimentaire et l’énergie). L’écart se creuse donc encore une fois avec le PMSS qui a été revalorisé en janvier 2024 de 5,4%. Il faut donc être en 3.2. pour avoir un salaire de cadre !

Une partie des organisations signataires argumentent que cet accord est de nature à lutter contre la désespérance sociale qui a conduit au vote Rassemblement National. Face à l’inflation, comment peut-on penser lutter contre la relégation sociale à travers des augmentations aussi faibles qui correspondent à une toute petite limitation de la baisse des salaires réels, lorsqu’on prend on compte l’inflation. Nous n’avons pas signé !