Au bout du fil ! : ANI ou l’esclavagisme moderne!
Fédération des Sociétés d’Etudes –Centres d’appels Bulletin n°16
Le projet de loi gouvernemental portant sur l’intégration dans le Code du travail des dispositions de l’Accord National Interprofessionnel (ANI) du 11 janvier 2013, signé par le MEDEF et la CFDT, est actuellement examiné par l’Assemblée Nationale.
C’est donc le moment que les élus du peuple prennent conscience du recul social important qu’engendrerait le vote d’une telle loi, et qu’ils ne la votent pas.
Plus de 165 ans après l’abolition de l’esclavage, cet accord le fait réapparaitre sous une nouvelle forme, plus moderne. Ici nul besoin de chaînes ou de fouets, cet attirail de tortionnaire est remplacé par le pouvoir de l’argent renforcé, si la loi est adoptée, par une soumission complète du salariat aux désidératas du patronat.
Par cet accord, celui-ci retrouve son pouvoir de vie et de mort (sociale) sur ses salarié-e-s. Il pourra les licencier sans craindre que la Justice le ruine ou même l’empêche de mettre en œuvre leur plan de réorganisation et surtout de profitabilité maximale pour les actionnaires.
Les salarié-e-s n’ont donc rien à gagner au vote de ce projet de loi qui va les plonger, et notamment les plus faibles (dont un grand nombre travaillent en centres d’appels) dans une précarité encore plus grande.
La valeur protectrice du CDI disparaît dès lors qu’il est permis aux patrons de licencier à moindres coûts. Il est fort à parier que les dirigeants des centres d’appels prestataires vont très rapidement se saisir de cette nouvelle opportunité pour flexibiliser leurs effectifs et accentuer la pression sur les salarié-e-s afin que ceux-ci acceptent de nouveaux sacrifices.
C’est donc contre cette perspective d’avenir promis par cet accord que nous appelons l’ensemble des salarié-e-s du secteur à poser le casque toute la journée le 9 avril prochain et à participer massivement aux différentes manifestations locales qui se tiendront partout en France.