Depuis 20 ans, la pénibilité et les retraites sont liées à chaque fois qu’un gouvernement décide de faire une nouvelle réforme des retraites ou plutôt une contre-réforme, faisant reculer les droits sur les 2 tableaux.
Malgré des ambitions importantes et la prévision de changements multiples abordés dans chacune des réformes, la pénibilité peine à être reconnue et permettre la réparation aux salariés qui en sont victimes et qui sont exposés par une retraite anticipée. Si en 2018, les négociations échouent sur l’établissement de 12 critères, la réforme de 2010, établit 10 critères de pénibilité. Etant donné l’évolution chaotique du traitement du sujet ces 20 dernières années, ce qui existe aujourd’hui est pauvre.
La dernière contre-réforme le montre : ce sujet tend à être effacé avec l’allongement de l’âge du départ en retraite passé en force par le gouvernement en 2023 à l’exception de quelques rares populations. Rappelons-le dès à présent : pour nous, la retraite doit être accessible à 60 ans pour tous et des départs anticipés doivent être possible pour tous les salariés concernés par la pénibilité. Et comme nombre de salariés ne peuvent en bénéficier étant donné leur situation, il faut nous battre pour que soient reconnus tous les métiers pénibles dans un dispositif permettant des départs anticipés, comme réparation aux salariés de conditions de travail dégradées.
La CGT s’est toujours opposée aux mesures visant à faire travailler les personnes plus longtemps. Cependant, elle a toujours été force de proposition pour permettre une juste réparation des salariés exposés à la pénibilité au travail, et surtout pour obliger les employeurs à mettre en place des mesures de prévention.
Et de ce point de vue, de nombreuses actions sont encore à mener. C’est ce que vise ce livret, initier une campagne pour lutter contre la pénibilité au sein des entreprises, interrogeant chaque fois les conditions de travail, l’organisation du travail et les postes eux-mêmes.