La réduction du temps de travail serait une spécificité française. Les discours dominants tendent à le marteler et cherchent à imposer une forme de « culpabilisation » des travailleurs en France. La réalité est pourtant toute autre. Cette question est portée et posée dans de très nombreux pays, sous des formes et sous des contours qui peuvent certes paraître un peu différents, mais partout la tendance est la même : celle d’une disposition à la diminution du temps de travail.
La grande question actuelle au niveau international devrait être celle de la « convergence » des normes liées au travail.
Les technologies contemporaines qui facilitent la circulation rapide de l’information, l’ouverture des frontières, les moyens de communication modernes, la recherche d’économies d’échelle, internationalisent voire mondialisent en partie le travail, avec pour corollaire les questions qui se posent autour de l’organisation du travail.
Depuis 1950, la durée annuelle du travail a baissé dans tous les pays développés. Tout d’abord sous l’effet de la salarisation de l’emploi, puis par la réduction de la durée annuelle du travail des salariés. La CGT s’inscrit pleinement dans un large mouvement historique qui a vu le temps dédié au travail se réduire sous l’effet conjugué de l’engagement des syndicats et de la lutte des salariés. C’est le sens même du progrès social, qui a souvent été accompagné de phases de prospérité économique, ouvrant la voie à des cycles vertueux qui profitent à toute la société En près de soixante ans, la durée du travail a baissé d’environ 25 % sur un panel des dix pays ayant un PIB par habitant parmi les plus élevés. Ce n’est certes pas suffisant mais le mouvement est enclenché. L’enjeu essentiel est de mieux répartir le travail tout en améliorant le bien-être des salariés et la préservation de l’environnement.