Ce livret vise à synthétiser les analyses et les bilans à notre disposition pour 2023 afin d’en tirer des enseignements pour établir ensuite des revendications et les luttes à mener pour parvenir à acquérir des droits pour les salariés et défendre nos acquis. Contre les argumentaires patronaux dont l’objectif est de soutenir toujours plus l’appropriation des richesses par le patronat pour les actionnaires, il nous faut forger notre propre analyse, en lien avec notre campagne sur le coût du capital.
Ce dernier point est d’autant plus sensible que le premier bilan établi sur l’année 2023 fait bien état du recul des droits sociaux alors que les riches sont de plus en plus riches et que les entreprises bénéficient de conditions fiscales et sociales telles qu’elles s’assurent des marges cossues en temps de crise -ce qui est une anomalie statistique- sur le dos de la dette publique et d’un transfert du financement collectif sur les ménages.
C’est ici une victoire du capital, une avancée dans la défense de leurs intérêts que d’être parvenus à s’approprier une part plus grande dans le rapport capital -travail à travers les aides publiques aux entreprises et la politique fiscale, d’afficher des dividendes record tout en maintenant un discours victimaire à chaque nouvel évènement- hausse des prix de l’énergie qui a pourtant favorisé une hausse des prix bien supérieure en proportion- ou sur le niveau de cotisation, accusée de financer l’oisiveté malgré des statistiques factuelles qui démontrent la hausse des heures travaillées.
Le patronat sait agir pour ses intérêts : ce n’est pas moins d’Etat mais une appropriation de ses ressources dont il s’agit… au prix d’un recul des prestations et des services, de l’investissement collectif et d’un transfert sur les ménages de la charge du financement collectif des politiques publiques.
Dans une telle configuration, la CGT avance des positions et des revendications claires. Tout d’abord, sur la question des salaires, première préoccupation des travailleurs et des travailleuses, la CGT a présenté les revendications suivantes :
- L’augmentation du SMIC,
- La mise en place de l’échelle mobile des salaires : indexation sur l’inflation,
- La conditionnalité des aides publiques,
Conformément aux engagements pris par Elisabeth Borne à la conférence sociale, l’ouverture de négociations dédiées sur le temps partiel.
Mais nos positions concernant les retraites, l’assurance-chômage, comme le prochain tour de contre-réformes – fin de l’ASS, ANI Seniors, menaces sur les trimestres pour enfants- s’opposent tout autant au recul des droits pour les travailleuses et travailleurs.
Et en premier lieu, nous devons agir pour une augmentation des salaires qui permettent à la fois d’améliorer le pouvoir d’achat de tous et de générer des cotisations sociales permettant de financer nos acquis. C’est dans les entreprises que peut se créer le rapport de force contre de telles offensives patronales, qu’il s’agisse du salaire, du temps de travail et des conditions de travail.