NON à l’abolition des 48h de travail maximum/semaine
NON à un retour en arrière d’un siècle des droits sociaux !
Levée d’embargo : Jeudi 06 mai à 19h
La CGT et la CFTC chez EY & Associés se sont unis au sein d’une Intersyndicale depuis le 1er novembre 2020 afin de dénoncer la politique sociale de l’entreprise.
Cette initiative a été relayée dans les journaux (« Le Monde » en décembre 2020 et dans « Le Figaro » en janvier 2021) rencontrant un écho très favorable auprès de nos collègues de travail, ainsi qu’auprès des salariés des autres « Big 4 ». Nous avons reçu de très nombreux messages de soutien qui nous encouragent et témoignant d’une lame de fond d’un refus des salariés d’EY et d’ailleurs de leurs conditions de travail !
Pour accompagner les négociations ouvertes avec la direction sur ces sujets afin de pouvoir trouver une voie de compromis, nous avons effectué des sondages auprès des salariés pour recueillir leur avis sur le temps de travail. Cette large consultation conduite via LinkedIn a permis de recueillir des réponses de 200 salariés EY& Associés (soit 8% de l’effectif). Selon cette consultation :
- 81% souhaitent une coupure des sessions Windows et messagerie professionnelle entre 22h et 7h du matin ainsi que les dimanches et jours fériés pour assurer leur droit à la déconnexion : Le principe d’une fermeture des portes de l’usine numérique s’impose !
- Plus de 96% des salariés sondés souhaitent la mise en place de repos compensateur pour chaque heure de travail dépassant les 48h de travail hebdomadaire (en lien avec l’esprit de la convention collective des experts comptables).
La direction générale n’a pas souhaité prendre en compte ce souhait très majoritaire d’un changement radical des conditions de travail. Pire encore, ayant compris que la situation actuelle était « hors la loi », elle a proposé de régulariser la situation par l’effacement de la référence aux 48h maximales de temps de travail pour les cadres en forfait jours via un accord d’entreprise en cours de finalisation (permis par les dernières lois Travail autorisant les accords d’entreprise dérogeant aux accords de branche) avec la complicité de la section CFE-CGC ! L’entreprise propose même un suivi de la charge de travail individualisé avec des seuils d’alerte allant jusque 58h/semaine !
Nous refusons ce retour en arrière de plus d’un siècle en contournant la loi votée sous le gouvernement Clémenceau le 19 avril 1919 limitant le temps de travail à 48h/semaine hebdomadaire. Cette évolution est à rebours de l’histoire, les salariés du secteur du conseil et de l’audit refusant de plus en plus des conditions de travail dégradées comme en témoignent les revendications des salariés de Goldman Sachs à Londres relayés en mars 2021 par le Financial Times. En conséquence, nous lançons une pétition en ligne ouverte à toutes et tous pour refuser cette solution indigne du 21e siècle et d’une multinationale qui se veut être un « employeur modèle » : Pétition contre l’abolition des 48h maximum hebdomadaire chez EY&Associés ! – Google Forms.
Cet accord d’entreprise prévoit également la mise en place de 226 jours de travail par an contre 218 aujourd’hui. Ceci constitue un autre recul social sans précédent qui ne saurait être compensé par 1 à 2 jours marginaux de repos supplémentaire octroyés suivant la charge de travail.
Si la proposition de la direction devait être maintenue inchangée, nous proposerons des actions collectives innovantes fin mai visant à dénoncer un accord dangereux pour la santé et la dignité des salariés mais également contraire à l’esprit de progrès social qui fonde le pacte républicain. Nous ne pouvons nous y résoudre, surtout dans une époque où les fondements de la République sociale sont attaqués de toute part.